Les militaires canadiens pourraient être appelés à témoigner dans le cadre de recours collectifs contre les foyers de soins de longue durée

Les avocats qui représentent les demandeurs dans les recours collectifs contre des foyers de soins de longue durée pourraient faire appel aux membres des Forces armées canadiennes qui sont intervenus dans les foyers pour témoigner contre ceux-si, selon des rapports récents.

Radio-Canada signale qu’après être intervenues pour aider les foyers de soins de longue durée aux prises avec des éclosions de COVID-19 parmi leurs résidents, les Forces armées canadiennes ont mis au jour des cas de négligence dans les foyers de soins. Selon Radio-Canada, les allégations portent notamment sur des abus dans des foyers, notamment des infestations d’insectes, une alimentation agressive des résidents (jusqu’à l’étouffement), des saignements et des résidents qui ont pleuré pendant des heures, demandant de l’aide.

Selon le rapport militaire sur les abus dans les foyers de soins, un résident est mort à cause de soins délinquants. Le résident, selon le rapport, est mort d’étouffement après avoir été nourri en position couchée par le personnel. « Le personnel n’a pas été en mesure de déloger la nourriture ou de réanimer le résident », précise le rapport.

Le rapport des Forces armées canadiennes a également détaillé des cas où des résidents ont été laissés dans des couches ou de la literie souillée, plutôt que d’être amenés aux toilettes. De plus, des aliments en décomposition et des infestations de mouches et de cafards ont été signalés.

Le rapport a noté que le personnel de ces établissements était épuisé et débordé, ainsi que mal formé par les responsables, ce qui a conduit à des négligences qui ont entraîné des situations inhumaines. Le rapport note également des cas où le personnel a agi agressivement envers les résidents et a même eu recours à la drogue pour droguer des résidents agités ou difficiles.

Selon Radio-Canada, les Forces armées canadiennes ont été envoyées dans des foyers de soins de longue durée en Ontario pour aider les responsables à faire face aux éclosions de coronavirus en plein essor. Suite à la découverte de cas de négligence et d’abus, les Forces armées auraient procédé à des évaluations de chaque établissement et les auraient présentées au gouvernement de l’Ontario.

« Je suis resté éveillé toute la nuit », a déclaré le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, aux journalistes. « Pensez aux familles! » Le premier ministre Ford a ajouté que les établissements de soins de longue durée cités dans le rapport pourraient faire l’objet de poursuites, selon Radio-Canada.

Un certain nombre de demandes de recours collectif contre ces établissements de soins et d’autres maisons de retraite au Québec et en Ontario ont été déposées par des résidents et des membres de leur famille qui affirment que les exploitants n’ont pas protégé et soigné les résidents pendant la pandémie de coronavirus. Aujourd’hui, certains avocats représentant les demandeurs affirment qu’ils vont demander le témoignage des membres des Forces armées canadiennes qui sont intervenus.

« Les militaires sont en mesure de fournir des preuves très utiles, a déclaré l’avocat d’un des demandeurs. Ils sont entrés en tant que tierce partie, en tant qu’observateurs objectifs. Ils ont vu et identifié une situation horrible et choquante qui n’aurait peut-être jamais été révélée à ce point, sans leur participation. »

Un représentant de l’armée a déclaré aux journalistes du National Post que, si des membres des Forces armées canadiennes devaient être appelés à témoigner dans le cadre des recours collectifs, ils pourraient être obligés de le faire.

« Comme tout autre Canadien, les membres des FAC peuvent être appelés à témoigner, selon le porte-parole militaire aux journalistes. Cette situation n’est pas différente. Nos membres recevront tout le soutien nécessaire du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes en cas de besoin. »

Les avocats s’engagent à faire tout leur possible pour recueillir des preuves à l’appui des allégations de recours collectif selon lesquelles les maisons de retraite n’ont pas assuré correctement les soins et la protection de leurs résidents. Ils ont invité les membres des Forces armées canadiennes qui ont servi dans les foyers de soins à leur apporter des preuves.

Les établissements de soins de longue durée du Québec et de l’Ontario affligés par des éclosions et des poursuites

Radio-Canada rapporte qu’il y a plus de 1000 militaires dans 15 établissements de soins de longue durée au Québec, et près de 500 dans 5 foyers de l’Ontario.

En effet, les foyers de soins auraient été touchés de manière disproportionnée par la pandémie de COVID-19 dans ces deux provinces. De nombreuses demandes de recours collectif relatives à la négligence des maisons de soins infirmiers, soutenant que celles-ci n’ont pas protégé leurs résidents contre le coronavirus, ont également été avancées dans ces deux provinces.

Ces poursuites ont été déposées au nom des résidents, ainsi que des familles des résidents, qui ont contracté le virus, sont tombés malades et sont décédés. En outre, le personnel médical a également porté plainte, alléguant que les exploitants de ces établissements ont fait preuve de négligence dans la lutte contre la propagation du coronavirus. Les exploitants de foyers de soins de longue durée n’ont pas communiqué aux résidents, au personnel et aux visiteurs les politiques qui les auraient protégés, affirment les plaintes.

Avez-vous, ou l’un de vos proches, été touché par la flambée de coronavirus dans les maisons de soins de longue durée ? Racontez-nous votre histoire dans la rubrique « Commentaires » ci-dessous !

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