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Les commerçants de la très animée rue St-Denis à Montréal menacent de poursuivre la Ville de Montréal pour la construction controversée d’une piste cyclable sur cette grande artère, ce qui pourrait « rendre impossible la survie de leurs commerces », selon le groupe.
Trois des propriétaires d’entreprises viennent d’envoyer une mise en demeure à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lui enjoignant de « suspendre ou d’annuler les travaux » du Réseau express vélo (REV), qui ont débuté il y a quelques semaines.
Construction de la piste cyclable sur St-Denis
Les commerçants « estiment que la situation actuelle équivaut à une expropriation à l’égard de plusieurs d’entre eux, ou rend à tout le moins impossible la survie de leur commerce, tant ils subissent et subiront des inconvénients qui n’ont rien de normal relativement à de tels travaux et à leurs suites », indique le texte de la mise en demeure.
« L’administration municipale a certes droit de réaliser des projets pour le bien commun […]. Mais pas envers et contre tous. Pas en pleine pandémie alors que nombre des commerçants sont acculés à la faillite et qu’il existe une réelle possibilité, malheureusement déjà démontrée, que la situation actuelle soit le coup de grâce pour nombre d’entre eux », poursuit la mise en demeure.
Les propriétaires d’entreprises de la rue St-Denis expriment depuis quelque temps déjà leurs inquiétudes concernant le projet de construction de la piste cyclable, en demandant à la mairesse Valérie Plante et au maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Rabouin, de mettre fin à la construction.
Valérie Plante a annoncé la semaine dernière que les commerçants touchés pourraient être indemnisés.
La construction du piste cyclable est « non essentielle »
Anne-Marie Laoun est la propriétaire de l’entreprise Optique Georges Laoun, situé rue St-Denis, l’un des commerces à l’origine de la plainte. Anne-Marie soutient que les impacts économiques de la pandémie couplés aux fermetures potentielles à venir ne peuvent être négligés.
« Nous sommes dans un nouveau monde, a dit Anne-Marie à la chaîne CBC News. Nous n’avons pas besoin que des constructions non essentielles aient lieu maintenant. »
Selon elle, les commerçants veulent s’adresser à l’administration de la ville et de l’arrondissement face à face.
« Cela divise la ville entre les cyclistes et les non cyclistes. Ce n’est pas du tout le but du mouvement, a déclaré Anne-Marie. Il s’agit de la survie de la ville en tant que centre économique. »
Selon le maire Luc Rabouin, l’arrondissement s’entretient quotidiennement avec l’association des commerçants de la rue St-Denis. Il dit que différents groupes ont des opinions différentes sur ce qui convient le mieux à l’arrondissement. Selon lui, c’est le meilleur moment pour réaliser ce projet de construction, car il y a moins de gens qui circulent.
« On ne veut pas entreprendre un autre projet d’infrastructure l’année prochaine, alors que nous espérons que les gens pourront revenir, et que le tourisme reviendra », a déclaré Luc Rabouin.
Selon la mairesse Valérie Plante, le projet de piste cyclable est né d’un besoin de sécurité. Elle a indiqué qu’environ 300 piétons et cyclistes ont été blessés, voire tués, en circulant sur la rue St-Denis depuis 2014.
Plainte officielle contre la piste cyclable de St-Denis
La plainte concernant la piste cyclable de la rue St-Denis a été envoyée à la mairesse le 15 septembre. La lettre commence par une déclaration sur la ruine potentielle des entreprises de la rue St-Denis en raison du projet de construction de la piste cyclable : « Alors que les chantiers successifs et la pandémie sans fin ont affaibli ou achevé plusieurs entreprises, la décision a été prise de poursuivre des travaux dont l’impact prévisible dans les circonstances est grave sur les entreprises qui luttent pour survivre à toutes ces épreuves. Dans ce contexte exceptionnel, les commerçants subissent un préjudice qui va bien au-delà des désagréments normaux qui résultent habituellement des travaux publics. »
La lettre poursuit en disant que la construction de la piste cyclable a eu un impact supplémentaire sur les commerces, en raison de la réduction substantielle des places de stationnement et de la congestion routière – un problème qui se posait déjà avant la construction de la piste cyclable sur la rue St-Denis.
Les commerçants lancent des recours collectifs contre la construction
Un recours collectif a été intenté à Montréal, alléguant que le ministère des Transports du Québec a agi avec négligence et a violé le droit des propriétaires d’entreprises à la à la jouissance paisible de leurs biens pendant le projet de construction de l’échangeur Turcot. Le bruit et la pollution causés par la construction ont ostensiblement causé aux entreprises des « inconvénients anormaux ».
Selon Frank, l’un des demandeurs principaux dans le recours collectif contre l’échangeur Turcot, les affaires ont chuté de 60 % dans son entreprise familiale de la rue St-Jacques depuis le début de la construction du nouvel échangeur Turcot.
« Tout le bruit, l’équipement, les cônes sur la rue… nous avons perdu au moins 50 % à 60 % de notre chiffre d’affaires », a confié M. Berdah au réseau anglais de Radio-Canada.
En effet, la construction urbaine peut avoir un impact négatif sur les entreprises. Dans le cas du projet de construction de la piste cyclable de la rue St-Denis, les commerçants font valoir que le calendrier du projet est particulièrement préjudiciable aux entreprises, étant donné la catastrophe économique générale de la pandémie de COVID-19.
Me Denis Cloutier, du cabinet Cain Lamarre SENCRL, représente les commerçants touchés par le projet de construction de la piste cyclable de la rue St-Denis dans le cadre d’un éventuel procès.
Que pensez-vous de la construction de la piste cyclable sur la rue St-Denis à Montréal ? La ville devrait-elle attendre la fin de la pandémie pour poursuivre la construction ? Dites-nous ce que vous en pensez dans les commentaires ci-dessous !
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