La ville de Grande Prairie envisage de se joindre au recours collectif contre des fabricants d’opioïdes

La ville de Grand Prairie, en Alberta, a déclaré qu’elle se joindrait au recours collectif contre les fabricants d’opioïdes à cause de leur rôle dans la crise des opioïdes en Alberta.

Cette semaine, le Comité de la ville de Grand Prairie a émis une recommandation en faveur de la participation de la ville au recours collectif sur les opioïdes. La demande de recours collectif sera déposée par le cabinet Guardian Law Group et Grand Prairie sera le demandeur principal représentant les municipalités partout au Canada.

La demande de recours collectif contre les opioïdes allègue que les fabricants de médicaments ont faussement prétendu que les médicaments antidouleur narcotiques étaient sans danger et ne créaient pas de dépendance, alors qu’en réalité, les études sur les effets à long terme des opioïdes ont révélé de graves dangers. La plainte accuse les fabricants d’opioïdes de tromper les médecins et les patients en leur faisant croire que ces médicaments seraient sûrs et efficaces. En outre, les fabricants d’opioïdes auraient omis de promulguer des précautions adéquates qui auraient contribué à atténuer les risques de dépendance aux médicaments.

En outre, alors que les problèmes de dépendance et d’abus devenaient de plus en plus connus, les fabricants d’opioïdes auraient ignoré les commandes excessivement importantes, ce qui a conduit des communautés comme celle de Grand Prairie à se retrouver saturées d’opioïdes sur ordonnance entraînant une dépendance.

La demande de recours collectif contre les opioïdes désignera environ 40 fabricants d’opioïdes comme défendeurs. La plainte soutient que ces entreprises ont contribué à créer l’épidémie des opioïdes qui continue de faire rage dans le pays par le biais de faux marketing et de fraude flagrante.

Le maire de Grand Prairie, Bill Given, a déclaré à la presse locale, Everything GP, que le fait de se joindre au recours collectif sur les opioïdes créerait un bon exemple.

« Je pense qu’il est reconnu dans toute l’Amérique du Nord que les fabricants d’opioïdes ont pris des mesures délibérées qui ont entraîné ces conséquences négatives dans les communautés. Nous avons vu aux États-Unis, de nombreuses communautés engager avec succès des poursuites similaires, et ici au Canada, la province de la Colombie-Britannique a lancé une action similaire en 2018 (et) l’automne dernier, la province de l’Alberta a annoncé qu’elle se joindrait à ce recours collectif, a-t-il déclaré aux journalistes. Ce sont des mesures positives et appropriées, mais elles ne reconnaissent pas le préjudice causé aux municipalités et sur les contribuables municipaux, et c’est là que ce recours collectif comblera cette lacune. »

Le maire a également déclaré que le recours collectif contre les opioïdes est un moyen pour que Grand Prairie puisse commencer à récupérer les sommes investies dans la lutte contre l’épidémie d’opioïdes, notamment en augmentant les forces de police et les services médicaux et communautaires.

« Cela nous permettrait d’abord de recouvrer les coûts des contribuables là où nous avons participé à la distribution d’aides supplémentaires au cours des dernières années et, éventuellement, d’utiliser les coûts recouvrés pour pouvoir contribuer à améliorer la situation dans la communauté afin de résoudre ce problème qui se poursuit encore aujourd’hui. »

En effet, la ville de Grand Prairie a été durement touchée par la crise des opioïdes, selon Everything GP. En 2019, la ville a enregistré le taux le plus élevé de décès liés à la consommation d’opioïdes en Alberta. En 2019, la province de l’Alberta a enregistré 431 décès dus à des surdoses d’opioïdes, dont 24 dans la ville de Grand Prairie. Ces décès ont fixé le taux de mortalité de Grand Prairie à environ le double du taux de mortalité du centre urbain le plus proche, Lethbridge. Lethbridge a connu un taux de mortalité de 16,3 pour 100 000 personnes, tandis que celui de Grand Prairie a atteint 32,2 pour 100 000.

La demande de recours collectif sur les opioïdes vise à réduire les décès liés aux opioïdes dus à des surdoses et autres dégâts causés par une dépendance à ces substances très répandue.

Purdue Pharma, l’un des principaux fabricants du célèbre opioïde Oxycontin, aurait fait faillite au Canada. Mathew Farrell, l’un des avocats représentant Grand Prairie dans le cadre du recours collectif contre les opioïdes, a déclaré au Daily Herald Tribune que la demande de recours collectif permettra aux municipalités d’obtenir une part des actifs de Purdue, qui seront divisés au cours de la procédure de faillite.

Un certain nombre de procès ont été intentés contre les fabricants d’opioïdes, les accusant d’alimenter et de profiter de l’épidémie de drogue qui sévit dans les communautés canadiennes depuis des années. En 2018, la province de la Colombie-Britannique, rejointe ensuite par la province de l’Alberta en 2019, a lancé un recours collectif similaire contre les fabricants d’opioïdes. Selon le maire de Grand Prairie, cette nouvelle demande de recours collectif sur les opioïdes contribuera à couvrir les coûts payés par les municipalités relativement à la toxicomanie et à l’abus de substances dues à la dépendance aux opioïdes.

Avez-vous, ou l’un de vos proches, été touché par l’épidémie des opioïdes à Grand Prairie ou dans une autre municipalité ? Faites-nous part de votre histoire dans la section « Commentaires » ci-dessous !

Grand Prairie et les membres du groupe proposé sont représentés par Me Mathew Farrell du cabinet Guardian Law Group.

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