Un recours collectif alléguant que des prêtres catholiques de Halifax se seraient livrés à des agressions sexuelles pendant des décennies aurait été certifiée par la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse.
Le recours collectif contre les agressions sexuelles des prêtres catholiques d’Halifax allègue que les abus ont commencé dès les années 1960 au sein de la Corporation épiscopale catholique romaine d’Halifax-Yarmouth. Outre les abus subis, les survivants auraient également été soumis à une politique du secret de la part de l’archevêché.
Des prêtres catholiques accusés de décennies d’agressions sexuelles
Le demandeur principal, un survivant d’agressions sexuelles commis par un prêtre de l’archidiocèse de Halifax-Yarmouth, a déposé le recours collectif au nom d’autres victimes d’abus. L’avocat représentant le demandeur indique que plusieurs prêtres de l’archidiocèse ont été condamnés pour avoir abusé sexuellement d’enfants.
Le demandeur principal prétend qu’il a été abusé sexuellement par le père George Epoch. Selon la plainte, Epoch était un « agresseur sexuel notoire ». Il aurait abusé du demandeur à l’église des Martyrs canadiens située à Halifax alors qu’il travaillait comme prêtre.
Selon le demandeur, Epoch a commencé à l’abuser sexuellement en 1960 alors qu’il était servant d’autel. Le demandeur affirme que l’abus a même eu lieu dans la résidence où vivaient d’autres prêtres. Il dit que les autres prêtres étaient au courant, mais « n’ont pas levé le petit doigt pour empêcher l’abus ».
Le recours collectif contre les abus sexuels des prêtres catholiques de Halifax allègue que les abus ont continué jusqu’au transfert d’Epoch. Même à cette époque, le prêtre aurait envoyé des lettres d’amour au demandeur au fil des ans. Le demandeur affirme qu’il a eu des difficultés à l’école et qu’il a subi des traumatismes psychologiques à cause de ces abus.
L’archidiocèse renvoie les agresseurs sexuels
Le recours collectif contre les prêtres catholiques de Halifax prétend que l’archidiocèse a renvoyé des membres du clergé accusés d’abus sexuels dans différentes paroisses sans aucun avertissement sur ces abus. Selon la plainte, les prêtres accusés d’abus ont été envoyés dans un centre de traitement en Ontario. Ils auraient ensuite été renvoyés à des paroissiens sans méfiance, en vertu de la politique du secret de l’archidiocèse concernant les plaintes d’agressions sexuelles.
« Halifax-Yarmouth a reçu des plaintes concernant les prêtres qui ont agressé sexuellement et battu les membres du groupe et n’a pas enquêté sur ces plaintes ni réprimandé les prêtres à la suite de ces plaintes, indique le recours collectif. Au lieu d’enquêter sur les prêtres ou de les réprimander, le défendeur les a envoyés à l’Institut Southdown pour qu’ils y soient soignés, puis les a renvoyés dans les paroisses où ils ont continué à faire du mal aux membres du groupe. »
La politique du secret permet aux agresseurs d’avoir accès aux enfants
Selon la plainte, en 1962, le pape de l’époque a promulgué une politique stricte de secret concernant les allégations d’abus sexuels contre un prêtre. La conséquence de la violation de cette politique aurait été l’ex-communication.
Le recours collectif contre les abus sexuels des prêtres catholiques allègue que la Corporation épiscopale catholique romaine de Halifax-Yarmouth savait que ses prêtres avaient été accusés d’agressions sexuelles sur des enfants ; cependant, ils se sont « engagés dans un schéma de dissimulation systémique » des revendications.
« L’abus sexuel d’enfants est un crime qui peut avoir des effets durables et débilitants sur ses victimes, déclare l’avocat représentant les membres du groupe. Les prédateurs utilisent leur influence et leur position de pouvoir pour accéder aux enfants vulnérables et les maltraiter. La demande allègue que l’archidiocèse de Halifax était conscient des abus sexuels commis par de nombreux prêtres et n’a pas pris de mesures pour protéger les enfants au sein de l’archidiocèse. »
Les églises catholiques du Canada sont confrontées à des allégations d’agressions sexuelles
La chaîne CBC News a rapporté en 2018 que l’archevêque de Halifax-Yarmouth a reconnu que les abus sexuels sur les enfants étaient un problème dans l’archidiocèse depuis des décennies.
« Je ne peux pas parler de ce qui se passe en Pennsylvanie ou parler de ce qui se passe au Chili ou en Australie, mais cela se passe à Halifax, en Nouvelle-Écosse, depuis 40, 50 ans. Nous ne sommes donc pas à l’abri de ce genre de choses », a déclaré l’archevêque aux journalistes.
En effet, des recours collectifs concernant la politique de l’Église catholique romaine à l’égard du clergé accusé d’agressions sexuelles ont été lancés dans tout le Canada.
Le Diocèse de Québec fait face à un recours collectif alléguant des milliers de victimes potentielles d’abus sexuels. Les demandeurs principaux affirment qu’ils ont été abusés sexuellement alors qu’ils étaient mineurs par des prêtres catholiques il y a plusieurs décennies.
Un autre recours collectif prétend que des enfants et des adolescents ont été victimes d’agressions sexuelles pendant des décennies aux mains des Frères des Écoles chrétiennes d’Irlande à l’orphelinat Cashel.
Les survivants des agressions sexuelles commis par des prêtres catholiques de Halifax sont encouragés à contacter les avocats représentant les membres du groupe. Les membres du groupe comprennent ceux qui « ont été agressés ou battus sexuellement par un prêtre de la Corporation épiscopale catholique romaine de Halifax-Yarmouth ou des diocèses qui l’ont précédée entre 1960 et aujourd’hui ».
Avez-vous, ou l’un de vos proches, été affecté par les abus sexuels d’un prêtre catholique de Halifax ? Que pensez-vous de ces allégations de recours collectif ? Dites-le nous dans les commentaires ci-dessous.
Les demandeurs principaux et les membres du groupe sont représentés par Me John A. McKiggan QC du cabinet McKiggan Herbert et Me Kirk M. Baert, Me Celeste Poltak et Me Garth Myers du cabinet Koskie Minsky LLP.
Le recours collectif contre les agressions sexuelles des prêtres catholiques de Halifax est : Douglas Champagne v. The Roman Catholic Episcopal Corporation of Halifax-Yarmouth, Case No. 479060, devant la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse.
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