Un groupe de vétérans des Forces armées canadiennes vont intenter individuellement des poursuites en raison d’allégations selon lesquelles la méfloquine, un médicament antipaludéen qu’ils ont pris en service actif, aurait causé de graves effets secondaires.
Global News Canada signale que plus de 1 200 vétérans et membres actifs des Forces armées ont manifesté leur intérêt pour intenter des poursuites judiciaires concernant la méfloquine. Certains militaires auraient souffert de graves effets secondaires, notamment des crises d’épilepsie, des idées suicidaires, des comportements psychotiques, de l’anxiété, de la paranoïa, de la dépression et même des hallucinations.
« C’est une affaire très émotionnelle pour certains », a déclaré un avocat spécialisé en préjudices corporels à Global News Canada. « Leurs vies ont été si gravement touchées, et cela leur donne une vraie peau de chagrin, dans la mesure où ils jouent un rôle dans le jeu, alors que dans un recours collectif, vous n’avez pas vraiment cette même sensation et ce même contrôle. »
La méfloquine est un médicament donné aux militaires déployés dans des zones où ils peuvent être susceptibles d’attraper le paludisme, une maladie causée par un parasite. Elle est transmise par les moustiques dans les zones tropicales. Le paludisme touche des centaines de millions de personnes chaque année et en tue des centaines de milliers. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les enfants de moins de 5 ans sont les plus vulnérables face à cette maladie.
La méfloquine, médicament antipaludéen, prévient la maladie en tuant le parasite qui cause la malaria. Le médicament est pris une fois par semaine et doit être pris une à trois semaines avant de se rendre dans un endroit où le paludisme est courant, selon MedlinePlus.
La méfloquine aurait été administrée aux membres des Forces armées canadiennes tout au long des années 1990, lorsqu’ils ont été envoyés dans des régions où le paludisme est fréquent. Un ancien militaire qui dit avoir l’intention d’intenter un procès contre le gouvernement canadien au sujet de la méfloquine affirme avoir eu une crise d’épilepsie lorsqu’il a pris sa première dose du médicament.
« On nous a dit que nous devions prendre le médicament, sinon nous n’étions pas autorisés à être déployés », a déclaré le vétéran aux journalistes de Global News Canada. « Le premier jour où j’ai pris le médicament, j’ai eu ma première crise. »

L’une des poursuites judiciaires détaille l’administration de la méfloquine aux membres des Forces armées canadiennes comme suit :
« Tout au long des années 1990 et jusqu’en 2003, plus de 90 % des membres des FAC (Forces armées canadiennes) qui étaient déployés dans des régions où il y avait un risque de contracter la malaria ont reçu l’ordre de prendre de la méfloquine. Entre 2004 et 2009, le taux de prescription de méfloquine aux membres des FAC servant dans des régions où sévit le paludisme était d’environ 50 %. En 2016, ce chiffre est tombé à moins de 2 %. En juin 2017, le MDN (ministère de la Défense nationale) a annoncé que la méfloquine ne serait plus prescrite à moins qu’un membre des FAC ne le demande, ou en dernier recours s’il n’est pas possible de prescrire d’autres médicaments antipaludiques en raison de contre-indications. »
Les vétérans qui ont pris le médicament dans les années 1990 avant d’être déployés en Somalie en 1992 et 1993 disent qu’ils ont été contraints de le prendre dans le cadre d’un essai clinique mal mené. En plus de ne pas avoir obtenu le consentement des militaires, les vétérans disent qu’ils n’ont pas été informés des effets secondaires et qu’on leur a seulement dit d’éviter l’alcool pendant qu’ils prenaient la drogue. Ils affirment également qu’ils n’ont pas été suivis ni traités lorsqu’ils ont subi des effets secondaires.
Les poursuites judiciaires relatives à la méfloquine soutiendront que le gouvernement canadien n’a pas respecté son devoir de diligence à l’égard des militaires à qui le médicament a été prescrit.
Le vétéran des Forces armées canadiennes qui affirme avoir été forcé de prendre de la méfloquine avant son déploiement en Somalie a déclaré aux journalistes de Global News Canada qu’il avait souffert de graves effets secondaires au cours des années qui suivaient la prise du médicament. Les effets secondaires subis par celui-ci seraient notamment une dépression et des crises d’épilepsie.
« Ce sont les rages incontrôlables, les problèmes d’équilibre et d’étourdissement, les problèmes chroniques d’intestin, la sensibilité à la lumière, l’engourdissement et les picotements dans mes extrémités – ce sont les effets de la méfloquine », a déclaré le vétéran aux journalistes, notant que depuis qu’il a reçu un traitement pour une blessure au cerveau, ses symptômes se sont enfin améliorés après 14 ans.
« Je veux un traitement. Je veux un traitement spécifique pour les lésions cérébrales, a déclaré le vétéran, selon Global news. Ce serait bien de retrouver ma vie. »
À ce jour, des poursuites ont été entamées par ceux qui ont été déployés en Somalie, en Afrique, en Afghanistan et au Rwanda.
Avez-vous, ou l’un de vos proches, souffert d’effets secondaires après avoir pris de la méfloquine en tant que membre des Forces armées canadiennes ? Racontez-nous votre histoire dans la section « Commentaires » ci-dessous !
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9 thoughts onDes vétérans des Forces armées canadiennes prêts à intenter des poursuites au sujet de la méfloquine
Médication prise pendant deux courtes périodes de 1.5 mois chacune en 1998-1999. Je me rappelle de rêves hyper-réalistes et en couleur. Mon jugement a été très affecté pendant ces périodes. Dépression par la suite.
comment faire pour se joindre au recours. Comment et ou se trouve le formulaire
J’ai pris beaucoup de mefloquine dans ma carriere
comment puis-je faire pour remplir le formulaire pour le recours collectif sur la méfloquine. J’ai 3 mission en Afghanistan ou je devais prendre cette médication 2004-2007-2010 dépression, cauchemarde, anxiété
Ou peut-on avoir accès au recours collectif?
Dépression, anxiété et vertige
Afghanistan 2007 à 2008. Dépression majeure et anxiété. Médicamentation toujours en cours.
Dépression, anxiété sévère, conduite auto impossible, vertiges
Dépression, anxiété sévère